10 février 2022 – DANS LES ECHOS THIBAULT LANXADE : PARTAGE DE LA VALEUR – AUGMENTATION DU POUVOIR D’ACHAT La piste du « dividende salarié » pour doper la participation dans les entreprises

Ci-dessous, le très bel article de Thibault LANXADE, paru le 10 février dans le journal Les Echos, « La piste du « dividende salarié » pour doper la participation dans les entreprises » Le gouvernement à confié à Thibault LANXADE, François PERRET et moi-même une mission d’Ambassadeurs à la participation et à l’intéressement afin d’accompagner les entreprises, tout particulièrement les PME et les TPE, pour une meilleure appropriation des outils mis à leur disposition. L’article de Thibault LANXADE s’inscrit dans ce cadre.

La piste du « dividende salarié » pour doper la participation dans les entreprises

Chargé d’une mission par le gouvernement, l’ancien vice-président du Medef, Thibault Lanxade, propose de rendre obligatoire la participation dans toutes les entreprises. Selon lui, aucune entreprise ne devrait pouvoir distribuer de dividendes si elle ne verse pas de participation aux salariés.

C’était l’une des ambitions du quinquennat qui s’achève : convertir massivement les entreprises à la participation et l’intéressement. Mais la crise du Covid est passée par là. A deux mois de la présidentielle, le gouvernement tente de relancer le mouvement. Les ministres de l’Economie et du Travail viennent de confier à Thibault Lanxade, François Perret et Agnès Bricard une troisième mission en ce sens. « Avec nos trois ambassadeurs, nous souhaitons poursuivre l’effort de promotion des dispositifs disponibles pour atteindre 3 millions d’employés couverts dans les PME d’ici à fin 2022 », a annoncé le locataire de Bercy.

« L’objectif est de mobiliser les branches professionnelles pour signer des accords types d’intéressement ou de participation permettant aux entreprises de moins de 50 salariés de mettre en place un dispositif de façon unilatérale », détaille Thibault Lanxade, PDG de Jouve et ancien vice-président du Medef. « Trente branches ont déjà signé. Il faut maintenant convaincre les 80 plus grosses de conclure un accord d’ici à 2023. »

Pouvoir d’achat

Voilà pour l’objectif de court terme. Mais alors que montent les inquiétudes sur le pouvoir d’achat, l’idée d’une réforme plus profonde visant à rééquilibrer le « partage de la valeur » au profit des salariés gagne du terrain. La majorité, qui a mis en place des mesures notamment via la loi Pacte, réfléchit à aller plus loin. Les candidats à la présidentielle, comme récemment, Valérie Pécresse (LR), s’emparent aussi de la question.

Dans ce débat, Thibault Lanxade avance une proposition, qu’il a développée dans un livre (*) : créer un « dividende salarié ». « On ne part pas de rien, ce dividende salarié est un dispositif de participation renforcée », explique le chef d’entreprise, qui veut « réconcilier les Français avec le capital ».

« Il s’agit d’abord de rendre la participation obligatoire, alors qu’elle ne l’est que pour les entreprises de plus de 50 salariés aujourd’hui », expose-t-il. « Pour les moins de 11, je propose de pérenniser la prime PEPA », la fameuse « prime Macron » à la main du chef d’entreprise.

Autre impératif : une entreprise, quelle que soit sa taille, ne pourrait distribuer de dividendes aux actionnaires sans en même temps proposer un mécanisme de participation. « Cela vise surtout les PME, car pour les grandes entreprises, participation et dividendes vont de pair », souligne l’ancien pilier du Medef. « On estime que pour 66 milliards d’euros de dividendes qui seront versés cette année, 21 milliards seront distribués en participation, intéressement et abondement de comptes épargne entreprise. »

Baisse du forfait social

Thibault Lanxade prône aussi la suppression de la règle du « un demi » dans le calcul de la réserve de participation, ce qui devrait mécaniquement doubler les montants. « Cette formule est obsolète et ne servait qu’à fixer une limite. » Une indexation sur le résultat net pourrait être instaurée à la place. « Comme contrepartie pour les entreprises, le forfait social de 20 % pourrait être baissé », suggère l’ex-numéro deux du Medef.

Et, puisqu’il s’agit de « dividende », il recommande d’appliquer la fiscalité du capital. Le dispositif serait soumis au prélèvement forfaitaire unique (« flat tax ») et non à l’impôt sur le revenu. « Cependant une neutralité fiscale peut être recherchée si la réserve spéciale de participation est versée dans un plan d’épargne et bloquée cinq ans. » Thibault Lanxade préconise par ailleurs d’enlever les barrières au déblocage de fonds des bas salaires.

Son projet trouve de plus en plus d’écho dans la campagne. « Plusieurs députés de LREM et LR approuvent ma proposition », assure-t-il. Valérie Pécresse a pour sa part repris l’idée de conditionner le dividende à la participation.

Tout comme Bruno Le Maire en 2017, la candidate LR défend aussi l’actionnariat salarié et veut que 10 % du capital des entreprises cotées soit détenu par les salariés d’ici à cinq ans. Un objectif que Thibault Lanxade juge très ambitieux, dans un pays où le capital reste assez fermé.

(*) « Le dividende salarié, manifeste pour un nouveau partage de la croissance », Editions Télémaque.

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