La Fondation des femmes, un nouveau levier pour les droits des femmes, Agnes Bricard s’engage à participer financièrement !

Anne-Cécile Mailfert, ancienne porte-parole d’Osez le féminisme, lance jeudi la Fondation des femmes, destinée à récolter des fonds auprès des institutions privées et des particuliers. L’argent sera ensuite redistribué à des associations. Une souscription mensuelle de 8 euros par mois sera lancée dès le 8 mars.

Les associations qui œuvrent pour les droits des femmes se comptent par dizaines en France. Pour l’égalité professionnelle, l’insertion, contre les violences faites aux femmes, contre l’exclusion, les mutilations sexuelles, l’isolement… Mais toutes n’ont pas la culture du lobbying. Bien souvent, le bénévolat reste le carburant principal de leur mission. Les associations demandent peu d’argent, réclament et exigent rarement. Les directeurs de com’ et les financiers pointus rôdent – en général – peu dans leurs quartiers.

C’est ainsi que l’association FIT (Une femme, un toit) qui héberge une soixantaine de femmes en situation précaire, a vu un deuxième centre d’accueil lui passer sous le nez à cause de 100.000 euros manquants pour rénover le gourbi. Elle aurait aussi pu disposer d’un hôtel pour héberger une douzaine de femmes précaires et leurs enfants à 11.000 euros près. Cerise sur le gâteau : fin décembre, un incendie ravage le centre d’hébergement du FIT, les résidentes perdent le peu qu’elles ont. Sa présidente appelle alors Anne-Cécile Mailfert et demande son aide pour mettre sur pied une collecte de vieux jeans. L’ancienne porte-parole d’Osez le féminisme propose plutôt d’organiser une collecte d’argent. En 24 heures, 6000 euros sont recueillis.

Anne-Cécile Mailfert, elle, connaît les ficelles qui manquent aux associations. Porte-parole pendant de nombreuses années, elle sait comment attirer l’attention des médias, ou monter des campagnes percutantes. En 2015, elle quitte l’association féministe pour « d’autres projets ». Après l’incendie du FIT, elle est frappée d’un constat : « on donne pour le Téléthon, pour la lutte contre le sida et d’autres causes, mais il n’y a pas cette culture du don concernant les droits des femmes ».

Un carnet d’adresses bien fourni

D’un coup, ce déficit saute aux yeux au regard de tout ce que font les autres associations. Beaucoup ont un numéro vert de don, le Téléthon a sa journée, les Restos du Cœur leur concert, et Solidarité Sida le festival Solidays. Et pourquoi ne pas organiser les mêmes initiatives pour les femmes ? Naît alors cette idée de fondation des femmes, qui se chargerait de faire le lobbying et de récolter des fonds pour donner plus de moyens aux associations. « Il ne s’agit pas de remplacer la puissance publique, mais plus d’argent ne fera pas de mal ». Maxime Ruszniewski, ancien conseiller de Najat Vallaud-Belkacem du temps du ministère des Droits des femmes, embarque dans l’aventure.

Plus d’argent ne fera pas de mal
L’ancienne militante d’OLF le jure : il ne s’agit pas de faire de la politique mais d’aider les associations à comprendre les ficelles administratives, juridiques et financières pour être plus performantes. La Fondation se destine donc à être la première structure de redistribution d’argent pour les droits des femmes, en plus des (minces) subventions de l’État. Comment cela fonctionne ? Elle sera abritée par la Fondation FACE (Agir contre l’exclusion), qui se porte garante. Rapidement, Anne-Cécile Mailfert et Maxime Ruszniewski ont trouvé dans leurs carnets d’adresses des noms prestigieux pour servir la cause. Un comité exécutif, composé de Geneviève Garrigos, présidente d’Amnesty International France, Danielle Bousquet, présidente du Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, et Françoise Milewski, économiste et membre du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Ce dernier auditionne les projets des associations prétendantes et auxquels seront attribués les fonds récoltés. Déjà une vingtaine de projets ont été retenus, parmi lesquels : la création d’un bus pour les femmes SDF sorties du périmètre de l’État, les missions de Gynécologie Sans Frontières, l’application App’Elles, qui vise à alerter contre les violences conjugales, ou encore une campagne de Force Femmes, qui aide les femmes de plus de 45 ans à se réinsérer sur le marché du travail.

Pour garder les pieds sur terre et connaître les vrais besoins du terrain, plusieurs associations ont été sollicitées pour composer le conseil consultatif comme Rêv’Elles, le Collectif féministe contre le viol, la Fédération nationale contre les mutilations sexuelles féminines et mariages forcés (Gams), Aware, ADSF, Femmes Solidaires, FIT (Une femme un toit).

Mouloud Achour et Augustin Trapenard pour ambassadeurs
Parmi les ambassadrices, on compte l’entrepreneuse Aude de Thuin, l’animatrice Hapsatou Sy, la journaliste Laurence Ferrari, l’épéiste Laura Flessel, l’ancienne ministre Roselyne Bachelot, l’humoriste Sophia Aram, la réalisatrice Mona Achache, mais aussi deux ambassadeurs : les journalistes animateurs Mouloud Achour et Augustin Trapenard. Du côté des entreprises, Stéphane Pallez (PDG de la française des Jeux), Delphine Ernotte (France Télévisions), Catherine Coupet (PDG Groupe Up (Chèque Déjeuner) ont également fait part de leur engagement. Les fonds seront récoltés auprès des entreprises, des aides européennes, des institutions privées… et de tous ceux qui veulent bien donner, en somme. Même les particuliers.

Monsieur et Madame Tout-le-Monde pourront donc également participer à la collecte. Le 8 mars 2016, une première opération sera lancée par la Fondation : souscrire à un don de 8 euros tous les 8 du mois. Pour cette année, la Fondation s’est fixé l’objectif de 300.000 euros. Dans trois ans, le million.​​

source : madame.lefigaro.fr

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