La prévention anticipation par les experts comptables dans les entreprises en intégrant une démarche d’intelligence économique TPE – PME

Parler de la prévention, c’est parler de l’anticipation, de la détection et du traitement.

Les experts-comptables ont à cœur de développer la prévention anticipation*, source de compétitivité et de développement pérenne. C’est en s’appuyant sur la mission d’intelligence économique adaptée aux TPE – PME avec ses trois volets (Veille, Sécurisation et Actions correctives) qu’une mission prévention d’anticipation peut se développer réellement.

Cette mission repose sur une approche des risques (facteurs de vulnérabilité) pour déterminer des indicateurs « sensibles » et propres à l’entreprise. Les experts-comptables devront se doter notamment d’outils pour surveiller ces indicateurs pour le déclenchement possible d’alertes professionnelles à partir d’une veille ciblée qui permettra de proposer aux entreprises des actions correctrices afin de rectifier les indicateurs devenus sensibles et de créer si besoin des points forts permettant de compenser les points vulnérables.

Les alertes professionnelles se situeront en amont des alertes légales, notamment celles du Commissaire aux comptes (sous forme de procédure d’alerte), du Président du Tribunal de Commerce (sous forme de convocation aux chefs d’entreprise), et du Comité d’entreprise (droit d’alerte).

Une mission de prévention anticipation des experts-comptables, à mettre en place chez leurs clients, pourra s’articuler autour de 5 indicateurs déclinés ci-après :

  1. Secteur d’activité : une veille devra être assurée sur les différents secteurs d’activité de nos clients pour remplir cette mission. Si ce dernier devient vulnérable, une alerte professionnelle se déclenchera pour engager des actions de compensation et renforcer ainsi l’entreprise. Imaginons par exemple un secteur en chute, la mise en place d’une nouvelle force commerciale ou d’un nouvel outil de gestion informatique intégré pourrait permettre dans les deux cas de compenser la vulnérabilité du secteur.
  2. Organisation de l’entreprise : Lorsqu’elle est centralisée autour du dirigeant, l’absence d’échelons intermédiaires déclenchera une alerte (sans outil de veille !). La mise en place de tels échelons ne sera pas obligatoirement la réponse à apporter, mais il sera possible de compenser cette faiblesse par l’introduction de manuels de procédures permettant de formaliser « Qui fait quoi ? Comment ? ». De ce fait, le dirigeant ne sera pas le seul détenteur de la mémoire de l’entreprise.

    Il s’agira ainsi de faire émerger une « valeur immatérielle spécifique » de l’entreprise, pour mieux la valoriser et sécuriser les transmissions d’entreprises.

  3. Degré de dépendance vis-à-vis des tiers, clients, fournisseurs, banquiers,… Une veille devra être assurée pour estimer le degré de dépendance et faire en sorte que des solutions alternatives puissent être mises en place rapidement en cas de défaillance ou de retrait d’un tiers. Des appuis techniques logistiques seront à signer entre le Conseil Supérieur de l’Ordre et des Institutionnels tels que ACFCI, UBIFRANCE, ADIT…
  4. Harmonie entre actionnaires : La répartition du capital doit être surveillée attentivement dans la mesure où le 50 % / 50 % peut en cas de dissension entre associés remettre en cause la pérennité de l’entreprise. Une veille sera organisée à partir de différents documents juridiques de l’entreprise.

    Des mesures correctives préventives seront à mettre en place tel qu’un pacte d’actionnaires à rédiger ou une assurance à souscrire au préalable pour faire face à de tels évènements prévisibles.

  5. Autonomie financière : L’indépendance financière de l’entreprise doit être surveillée. Des cotes d’alerte envoyées aux clients par leurs experts-comptables permettront de les sensibiliser au renforcement de leurs fonds propres et aux effets de levier existants (fonds d’investissements, lignes innovation, fonds d’emprunts). Des solutions existent aujourd’hui, elles doivent être largement diffusées.

L’intervention des Experts-comptables dans cette mission prévention-anticipation fondée sur la démarche intelligence économique, est appuyée par les Pouvoirs Publics et notamment par Cyril BOUYEURE coordinateur de l’Intelligence Economique des deux ministères Economie, Finances et Comptes de l’Etat, Budget, et par Bernard BESSON délégué par le Secrétariat Général de la Défense Nationale.

Quelles solutions par types de difficultés les plus courantes ?

*Les missions prévention-détection et prévention-traitement ont été concrétisées sous forme de bonnes pratiques dans une base documentaire en ligne www.entrepriseprevention.com, en partenariat avec les experts-comptables, la Conférence Générale des Juges consulaires et les avocats.


Article publié dans la Revue Le Juge du Commerce n°39 en septembre 2009, diffusée à l’ensemble des tribunaux de commerce en France.

-- PUBLICITE -- BCH Assurances

Ces articles peuvent également vous intéresser

Les commentaires sont fermés.

Haut