Ce qu’il faut savoir sur l’égalité entre les femmes et les hommes dans le secteur public – 27 août 2018

27 AOÛT 2018, PAR BASTIEN SCORDIA, sources : acteurspublics.com

La direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) vient de publier l’édition 2017 du rapport annuel sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans la fonction publique.

Effectifs, caractéristiques des agents, rémunérations, conditions de travail… C’est une mine d’informations que propose la direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) dans son rapport annuel sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans la fonction publique, dont la dernière édition a été publiée jeudi 23 août. Alors que les discussions se poursuivent pour aboutir à un nouveau protocole d’accord sur l’égalité entre les femmes et les hommes, ce document permet de se saisir des potentielles inégalités professionnelles, mais surtout de la diversité des situations dans le secteur public. Tour d’horizon de quelques-uns des éléments clés de ce rapport.

Les femmes majoritaires dans la fonction publique… En 2015, les femmes représentaient environ 62 % de l’effectif total des salariés travaillant au sein de la fonction publique (5,45 millions de personnes au total) contre 46 % dans le privé. Un chiffre en hausse de 0,3 %. La fonction publique hospitalière est le versant le plus féminisé, la part des femmes dans les effectifs atteignant en effet 77,6 % (+ 0,1 point par rapport à 2014). Ce ratio atteint respectivement 61,3 % dans la territoriale (+ 0,1 point) et 55 % à l’État (+ 0,3 point).

… et parmi les contractuels. La fonction publique compte en effet 64 % de femmes parmi les fonctionnaires et 67 % parmi les contractuels. La proportion de femmes parmi les contractuels atteint dans le détail 60 % dans la fonction publique d’État, 68 % dans la territoriale et 78 % dans l’hospitalière.

Des catégories hiérarchiques de plus en plus féminisées. Comme le précise le rapport de la DGAFP, la représentation des femmes “s’est considérablement accrue” dans la catégorie A depuis 2004. En onze ans, leur part dans cette catégorie a ainsi augmenté de 9,2 points, pour atteindre 64,1 % en 2015. Sur la même période, cette proportion augmente dans la catégorie C (+ 3,8 points pour atteindre 63,2 % en 2015). Seule la part des femmes parmi les agents de catégorie B diminue sur la période 2004-2015, durant laquelle cette proportion est ainsi passée de 61,1 % à 55,6 %. “Cette baisse s’explique par la requalification progressive des infirmiers d’État à partir de 2010, la population infirmière étant à large majorité féminine”, explique la DGAFP. Dans le détail, dans la fonction publique d’État, 62 % des agents de catégorie A sont des femmes, 42 % en catégorie B et 53 % en catégorie C. Cette proportion atteint respectivement 62 %, 63 % et 61 % dans la territoriale et 74 %, 83 % et 78 % dans le versant hospitalier.

De plus en plus de femmes parmi les A+. La féminisation se poursuit également dans les strates hiérarchiques supérieures, à savoir les A+. Depuis 2010, la part des femmes au sein de cette catégorie a ainsi augmenté de 1,6 point pour s’établir à 40,7 % en 2015. L’augmentation la plus forte est observée dans l’hospitalière, où la part des femmes atteint 47 % (+ 1,8 point en 2015) “sous l’effet notamment d’une progression de la proportion de femmes parmi les directeurs d’hôpital [47 % en 2015, ndlr]”. À l’État et dans la territoriale, cette proportion atteint respectivement 39 % (+ 0,4 point en 2015) et 52 % (+ 2,2 points).

Quid des ministères et des filières ? Au titre des ministères les plus féminisés, figurent ceux de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche avec 67 % et les ministères sociaux avec 71 %. À la défense et à l’Intérieur, cette part atteint respectivement 22 et 29 %. Dans le versant hospitalier, les filières administrative et soignante sont les plus féminisées (respectivement 90 et 87 % de femmes), tandis que la filière “technique ouvrière” ne compte que 35 % de femmes. Dans la territoriale, enfin, les filières les plus féminisées sont celles dites sociale et médico-sociale (90 % de femmes), administrative (82 %), médico-technique (77 %) et animation (72 %). Quant aux filières “Incendie et secours” et “Sécurité-Police municipale”, cette proportion n’y atteint que 5 % et 22 %.

Les femmes moins bien rémunérées. En moyenne, dans la fonction publique en 2015, le salaire net des femmes était inférieur de 13,1 % à celui des hommes. Un écart de rémunération qui reste néanmoins “moins important” que dans le secteur privé, où l’on observe un écart de 18,5 %. Cette disparité est la plus importante dans la fonction publique hospitalière (20,9 %) “en raison d’écarts importants dans les hôpitaux publics”. Le salaire net mensuel y est en moyenne de 2 114 euros pour les femmes et de 2 673 euros pour les hommes. Dans la fonction publique d’État, ce salaire atteint en moyenne 2 338 euros pour les femmes et 2 733 pour les hommes. Dans la territoriale, celui-ci atteint respectivement 1 813 et 1 998 euros.

Les temps partiels majoritairement occupés par les femmes. Sur un total de 1 110 636 postes à temps partiel comptabilisés dans la fonction publique, 914 126 d’entre eux sont occupés par des femmes, soit 82 % Parmi les 644 678 postes à temps partiel occupés par des fonctionnaires, 572 180 le sont par des femmes, contre 72 498 par des hommes.

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